Notre invité du jour est Père Rémy, arrivant tout droit de Hong Kong (atterrissage à 3h du matin). Père Rémy est polonais, a fait ses études en France. Il est aussi poète et podcaster.
Nous avons eu la chance d’évoquer avec lui des questions sur le deuil et l’euthanasie.
Tous les moments du quotidien peuvent un jour tourner au drame:
- une soirée qui a mal tourné et on perd un ami
- Une chute en trottinette et on se retrouve aux urgences
- On perd notre grand mère et nous sommes trop loin pour être présents à l’enterrement
Comment y faire face?
Père Rémy nous a alors expliqué les 4 étapes du deuil:
- Le refus: on nie la mort, même si on sait que ce n’est pas possible de faire demi tour. Cette étape est plutôt courte.
- La colère : on ressent une hausse de colère, d’injustice. Cette étape est plus longue.
- La tristesse: on se sent ensuite emporté par une grande tristesse. On peut aussi devenir apathique. C’est souvent l’étape la plus longue.
- L acceptation: finalement on finit par accepter l’absence de la personne dans notre vie. On apprend à gérer l’absence.
Pour gérer cette absence, Père Rémy propose d’écrire une lettre à la personne disparue pour lui exprimer tout ce qu’on n’a pas eu le temps de lui dire et pour lui dire au revoir. La personne décédée ne doit pas disparaitre de nos vies, elle continue à vivre dans nos souvenirs, que l’on peut partager avec ceux qui l’ont aimée. On peut aussi trouver une représentation de cette personne pour combler le manque.
Il s’agit de ces étapes qu’ont vécues les disciples à la mort de Jésus. Ils étaient désemparés et avaient peur car ils pensaient Jesus immortel et se sentaient donc encore plus vulnérables.
Nous avons également aborder le thème de l’euthanasie.
Père Remy nous a expliqué qu’aujourd’hui une loi pour le droit à l’euthanasie doit être votée. Pour le moment, seuls les soins palliatifs sont autorisés.
Nous avons compris que le soin palliatif consistait à empêcher la personne de souffrir, mais ne donnait pas la mort. En revanche, l’euthanasie consiste à injecter un produit provoquant la mort.
Le progrès de la médecine entraine un pouvoir de l’Homme sur sa vie. Autrefois, on ne savait pas réanimer un coeur qui s’arrête, ou garder en vie un bébé né trop tôt, ou maintenir en vie une personne gravement blessée. Aujourd’hui, la médecine peut le faire et peut entrainer malheureusement l’obligation de prendre la décision de maintenir en vie ou non.
Ce qui a marqué les jeunes dans cette discussion avec le Père:
- on se doit d’accompagner un vivant jusqu’à la mort et non pas un futur mort. Nous devons être à ses côtés, lui tenir la main. On accompagne un corps ( avec la médecine) et un esprit ( avec sa présence et sa Foi)
- Les différentes phases du deuil avec chacune leur durée et parfois la nécessité de demander de l’aide si l’on n’arrive pas à passer à l’étape suivante.
Un grand merci à Père Rémy d’avoir abordé ce sujet si délicat mais faisant pleinement partie de la vie!
En bonus:
Podcast du Pere: https://www.lafrench.radio/podcasts/euthanasie-et-suicide-assiste/
Recueil de ses poèmes : ‘Je m’envole’
Lecture conseillée par Père Rémy : la mort intime de Marie de Hennezel